Pépette Show

Pépette Show

Put*in de dimanche

Il y a de ces dimanches, qu’on chéri parce qu’on va rester au lit toute la journée. Dans ces moments là, Je ressemble toujours à s’y méprendre, à une larve ou à une héroïne de Confessions Intimes qui auraient répondu à l’appel à témoin « Mon mec me regarde plus et il fait du catch ».

 

Ces jours là, on nie tout principe d’hygiène en restant en pyjama, pas douchés et bienheureux d’avoir une saison entière de Heroes à rattraper… Coquillettes au macaroni ? Oh j’ai oublié mes clopes en bas… Tu peux y aller… steuplé ? J’ai été cherché le sel tout à l’heure… et un jour je suis allée chercher du Fervex à la pharmacie alors qu’il y avait un reportage sur le requin marteau que je n’avais vu que 8 fois alors hein !

 

La flemme, même la sieste crapuleuse, est un sorte de doux câlins, pas d’insultes ni de « retourne-toi espèce de… ». Passer du temps dans ses bras, au chaud, comme une bouffonne de 14 ans qui expire du rose avec marqué « Wahou trop cool de Keum ».

 

Ah, c’est l’heure du traditionnel Japonais, livré juste avant de se mater Terminator III… Sales oui, mais organisés. Tout est en place, clopes, vin… On attend que le livreur sonne pour s’empiffrer de makis.

Ca sonne, le téléphone que je n’allume jamais le dimanche, sauf si on est livré car l’interphone ne marche plus. Arf c’est ma petite sœur, mais je réponds quand même, je suis d’humeur potins, je suis d’humeur amoureuse, je suis d’humeur légère.

 

Ma marraine, ma tante est morte.

 

Les pompiers viennent d’entrer chez elle car nous n’arrivions plus à la joindre depuis quelques jours.

 

« Vous êtes la seule parente actuellement sur Paris, on va peut être avoir besoin de vous Mademoiselle pour l’identification, ça fait surement une semaine qu’elle est décédée, on vous attend la police est sur place »

Il y a de ces dimanches, ou un pan de votre cœur s’écroule. Et c’est dans un taxi, qu’on s’apprête à s’occuper du décès d’une dame un peu trop jeune pour partir. Il y a de ces dimanches où une famille en pleure compte sur votre robustesse pour gérer. Pour être dans l’appartement, pour effectuer le constat, pour ne pas pleurer, ne pas vomir, résister à l’odeur et gérer parce qu’elle le méritait. On se découvre une force et un courage, mais aussi une froideur. Rassurer les gens par téléphone, ne pas pleurer, s’appuyer un peu sur lui et se dire que ça va aller.

 

Répondre aux questions, ignorer des réponses, mourir entourée de ses deux chats, seule, ça ressemble à sa vie et on réalise qu’il n’y a rien de plus triste. Puis sa petite table, avec son couvert dressé, les photos de famille… Tout ça me donne envie de gerber.

 

Dans ces moments là, on a aussi envie de rire, les nerfs surement. Baptiste hier a twitté du commissariat : « Soirée mortelle ». C’est de ça dont j’avais besoin, rire. Quand tu te retrouves au poste à deux heures du matin, que des flics se préparent une raclette ( ?) et que pour changer de sujet on se remémore ce sketch des Inconnus, tout devient très drôle, jusqu’à ce qu’une fliquette sorte « Putain la raclette ça sent vraiment la mort ».

 

Il y a de ces dimanches où tu rentres avec deux chats apeurés, où tu te couches dans ton lit, où tu sais que rien ne sera plus comme avant, tu reprends la position initiale, dans ses bras et tu t’endors… mal.

 

Il y a de ces lundis, où tu t’autorises une larme et c’est un flot qui vient. T’as pas envie de parler, t’as envie d’écrire. Tu lis les commentaires de ton blog, tu ris, de bon cœur vraiment… C’est comme ça qu’on avance.

 



23/06/2019
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