Pépette Show

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Cornichon au lard

Nan mais j’ai de la chance, quand j’étais ptit on m’appelait gros lard, t’imagines comme ils doivent rager aujourd’hui. J’étais tout le temps au fond de la classe, isolé et les filles, ces garces, elles me calculaient jamais. C’est le Karma jte dis, je savais que j’y arriverais.

 

Moi aussi les filles étaient méchantes avec moi, on m’appelait Peggy. En plus on n’avait pas un sous avec mes parents, en classe j’avais tellement honte de moi que je n’arrivais à rien, la maîtresse elle disait que j’étais gentille mais pas vraiment une lumière.

 

Ah, moi on disait de moi que j’avais du potentiel, j’avais pas des notes dégueux et les profs m’aimaient bien. J’ai toujours préféré les adultes. Ma mère a toujours su que j’étais exceptionnel et quand je rentrais en pleurant parce que les copains se bouchaient le nez à mon passage, ou m’envoyait de la nourriture à la cantine, et bah elle me disait que c’était moi le plus beau. Elle me montrait les photos de moi partout dans la maison et me racontait que j’étais peut être un peu gros mais très beau. Mon père lui faisait comme si j’étais un bon à rien.

 

Arf, mes parents à moi étaient trop occupés avec leurs soucis. On vivait dans un village où rien ne se passait. Le jour de Noël j’ai reçu un CD de Céline Dion et un micro pour chanter… J’avais du talent, les gens le savaient… Je pense qu’au fond les petites filles étaient toute jalouses de ma voix et je les comprends !

 

En fait, j’ai eu de la chance, mon prof de sport de 5ème était super musclé, il m’aimait bien et m’a donné envie de maigrir. Ma mère continuait de dire que c’était moi le plus beau, mais j’avais envie de montrer à tout ces bouseux que leurs meufs, j’allais les emballer toute une par une. J’ai commencé à faire attention à moi, à mincir, à me muscler… Et je peux te dire qu’au supermarché on matait que moi.

 

Oui moi c’était super agréable, parce que j’ai commencé à faire pleins de Gala, que j’ai gagné. Même une fois à Mulhouse j’ai eu le cornichon d’or pour mon interprétation de « Si j’étais un homme » de Diane Tell. Puis je suis devenue plus jolie, j’avais fait une permanente, j’avais des danseuses, mes parents étaient fiers et je savais qu’un jour j’y arriverais.

 

Oui, et c’est loin d’être fini. Je les emmerde tous aujourd’hui, je suis l’auteur d’un concept merde, je peux louer des limousines quoi ! Et tout le monde m’aime ou me déteste… En tout cas on me connait.

 

Ah, ça, des fans j’en ai et à ceux qui disent que je n’ai pas de talents j’ai envie de leur dire que c’est rien que des jaloux.

 

 



09/05/2019
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